lundi 30 janvier 2017

Vie d'ordure

Pimpant malgré une courte nuit, j'en suis à mon second café. J'ai de l'avance au rendez-vous et mon anxiété est au plus bas puisqu'à travers la vitrine je peux surveiller du coin de l'œil ce qui en est ma prunelle. Mon téléphone vibre d'un nouveau message :
-T'as tes crampons ?
Je me sens pris en traître, moi qui avait prévu de vagabonder bon train sur mon territoire de prédilction : la Route.
-Heu, on avait dit "routes et communales", non ?
-Non, "chemins et communales"...
Après vérification, j'avais compris ce que j'avais envie de lire. Branle-bas de combat mais pas de panique j'ai ce qu'il faut dans l'écurie.
A l'heure dite me revoilà, un peu plus échevelé.

J'ai rendez-vous avec un homme aux identités multiples : mon poulain, celui qui fracasse des sangliers et autres surnoms. Vu l'autocollant sur son cadre, ce sera Maître Coq pour aujourd'hui.

Le tour et la tour n'auront rien d'infernal : bon tempo, jambes légères, le soleil darde ses rayons, comme dans un rêve.

Néanmoins certaines négociations sont tendues et à plusieurs reprises nous avons failli rester au fond de l'ornière. Il nous aura fallu un certain talent pour en sortir par le haut.

Le talent est souvent accompagné d'une certaine forme de classe même si les chaussettes jacquard sont peut-être (à vélo) la marque d'une classe informe.

Et puis j'assume totalement mon côté bou(s)eux. Plutôt que d'attendre dans la crainte d'être publiquement traîné dans la boue, je m'y prélasse régulièrement comme un pourceau quitte à être bien bourrée (ma bicyclette). Et tant qu'à finir six pieds sous terre autant savoir quel goût elle a.

J'espère tenir encore un peu éloignée cette dernière perspective. Mon moteur n'est pas explosé.

Vie d'ordure ?

Je ne me laisse pas aller à un tel pessimisme. Si la boucle est bouclée, le grand cycle de lavis recommence.

1 commentaire:

Rita a dit…

Monsieur est en pleine forme !
Quel billet !!