mardi 6 juin 2017

Mollo sur les mollets

Après des virées qui comptaient jusqu'à 400 km et qui dévorait tout notre temps libre, voici revenu le temps des rires et des chants escapades express la socquette légère.

Au programme une brève incursion dans les Mauges après une charmante errance à flancs de coteaux à la recherche du plus de dénivelé possible.

Les routes à l'échine moussue et plantée d'herbes folles ont clairement eu notre préférence.

Cette obsession de la "bande verte" implique que parfois notre pratique n'est plus à proprement parler du cyclisme sur "route".

Malgré notre petit engagement, nous avons amplement mérité les délices offerts par notre objectif du jour : une boulangerie. Oui, il est parfaitement censé de rouler 70 km pour vérifier qu'une pâtisserie est aussi bonne que dans nos souvenirs. Le goût de l'effort n'exclut pas des efforts pour goûter. Leur tarte aux fraises est proche d'un Monument du cyclisme gastronomique. Je suis à deux doigts d'instituer cette sortie en Classique de printemps. C'est moins physique que de parcourir Liège-Bastogne-Liège pour deux gaufres et un biscuit à la cannelle ou Paris-Brest-Paris pour deux croissants et un choux à la crème au beurre. Mais, quelle que soit la distance parcourue, je défends un cyclisme à visage humain et double menton.

La promenade a distillé son indispensable lot de bizarreries. Il de coutume de dire qu'un arbre cache la forêt, mais parfois il peine à camoufler un vulgaire poteau de béton.

Plus drôle, il semble que des femmes résistent de tout leur bas-ventre à l'esprit sécuritaire qui gagne les communes rurales. Vagins vigilants contre voisins vigilants : connexion (nerveuse) avec le cerveau plutôt qu'avec la gendarmerie.


Dernière surprise du jour que cette installation pour le moins étrange, vestige d'un temps ou le carburant ne valait rien. Ce n'est rien d'autre qu'un chauffage central pour champ de vigne. Une chaudière brûle du combustible, l'air est ensuite dispersé afin, théoriquement, d'empêcher les désastres du gel. Cette année, certains vignerons sont même allés jusqu'à louer des heures d'hélicoptère la nuit afin de rabattre vers le sol un air un peu plus chaud. Autant de pétrole dans mon verre ça me chafouine un peu.

Néanmoins dans les environs, il est toujours possible de boire un petit canon tout ce qu'il y a de plus naturel. Au retour, nous avons donc mis les bouchées doubles pour faire étape à Rochefort-sur-Loire et s'en jeter un dans le nouveau bar à vins baptisé Canon-Canon. Sans vouloir pousser le bouchon trop loin dans le registre promotionnel, une visite s'impose pour soutenir ce genre d'initiative à la campagne.

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