mercredi 6 décembre 2017

Prendre la porte

Comme tout cycliste urbain, j'ai régulièrement maille à partir avec les automobilistes. Angers est actuellement une ville largement entravée en travaux ce qui ne facilite pas la cohabitation. Alors j'évite autant que possible les grands axes. Le hic c'est que les automobilistes font de même...

Si j'écris aujourd'hui c'est pour me retenir devant l'écran de l'ordinateur de l'atelier plutôt que de prendre ma clé à molette et d'aller péter le pare-brise d'une voiture garée non loin de là. Il y a quelques minutes, en plein descente, un porte de bagnole s'ouvrait brusquement devant moi. J'ai effectué une belle embardée suivi d'un dérapage et d'un demi-tour pour aller bavarder avec l'homme qui sortait nonchalement de l'habitacle. Il s'agissait suimplement de rappeler qu'un petit coup d'oeil dans le rétro m'aurait évité une manoeuvre périlleuse.

Pour toute explication j'ai recueilli :
-Bah, je vous avais vu et puis vous m'avez évité.

Inutile de vous dire que mon sang n'a fait qu'un tour. Rien de ce que je pouvais exprimer ne semblait atteindre mon interlocuteur qui impassible daignait à peine me regarder. Devant si peu d'écoute ce qui était de la peur s'est rapidement mué en colère voire en haine quand je me suis dit qu'il ne me reste qu'une alternative : l'insulter ou lui mettre ma main dans la gueule (le cumul des deux me semble toujours compliqué au niveau respiratoire). C'est heureusement la première option que j'ai mise en application.

Me voilà devant mon écran à vider ce qui me reste de venin et de bile. Comprenez que je puisse m'étrangler quand, à propos d'Angers, je lis cet "article" tout récent : En ville, le développement des modes de déplacement doux semble être aujourd’hui un enjeu majeur des collectivités. Avec une sensibilisation accrue auprès du public et des infrastructures attractives, comme c’est déjà le cas à Angers, les rapports entre l’humain et l’urbain ne peuvent que continuer à garantir un usage agréable et accueillant de nos villes.

C'est une blague ce verbiage ? Une vraie publicité mal dégrossie. C'est une chose de ne pas utiliser la même langue mais parle-t-on bien de la même ville ?

2 commentaires:

w. a dit…

Pas plus tard qu'hier, je me suis rendu dans le centre pour une petite course. Alors que je repartais gaiement à vélo, une camionnette a violemment déboulé devant moi sans respecter la priorité. Arrêté au stop un peu plus loin, je frappe à sa vitre en lui faisant remarquer qu'il m'avait coupé la route. Pour toute réponse, je n'ai eu droit qu'à un geste de dédain, que je m'abstiendrais de traduire grossièrement ici. En réponse, j'ai décalé son rétroviseur pour lui faire comprendre mon insatisfaction de sa réponse et de sa conduite. Alors que je continue ma route, il fait vrombir son moteur pour tenter de me renverser. J'ai pu passer par un chemin dans lequel il lui était impossible de me suivre.
Quelques minutes plus tard, je me faisais copieusement klaxonner et insulter par un automobiliste car j'avais emprunté sur ma bicyclette un passage piéton au feu vert !
Belle cohabitation...

La Tête dans le Guidon a dit…

:-(