jeudi 18 janvier 2018

Le cyclisme est un sport de contact


La situation est devenue intolérable quand je me suis retrouvé le dos sur le capot d'une voiture avec son conducteur qui tentait de m'étrangler. Me faire insulter et menacer parce que j'ai tapé du plat de la main sur la vitre de la voiture de ce guignol qui me doublait, en forçant le passage et au risque de m'envoyer à l'hôpital, restait un terrain connu pour le cycliste urbain que je suis. Mais les menaces doivent rester en l'air et au moment où elles empêchent celui-ci de pénétrer dans mes poumons ce monsieur a franchi une ligne rouge. J'ai repris le contrôle de la situation et l'ai reconduis derrière son volant. Le reste n'est que péripéties.

Le travail paie rarement à la hauteur de la peine consacrée. Cette règle ne s'est pas vérifiée en cette récente occasion. Ces nombreuses années passées à répéter, plusieurs fois par semaine, parfois avec un peu de lassitude, des enchaînements tels que : « direct-uppercut-crochet » ou « doublé du bras avant-bras arrière-retrait-uppercut du bras arrière », m'ont sauvé la mise. Pas par leur mise en pratique mais au contraire parce que je ne me suis pas vu en danger imminent et que je ne me suis pas senti acculé à frapper un mythomane écraseur. Prendre des coups et en donner procure un savoir-faire sensible incorporé au sens littéral du terme. Il se forme une connaissance rassurante dont les conséquences sont intimement éprouvées, ce qui modère la tentation d'y recourir.

Alors, c'est une banalité, mais j'invite les cyclistes même les plus pacifiques (ce que je crois être) à pratiquer un sport de contact/combat. Vous n'allez pas seulement acquérir un lot de techniques plus ou moins efficaces, vous allez surtout vous forger une éthique personnelle de la violence loin de tous les poncifs éculés sur le sport. Même si vous ne pratiquez que quelques séances dans votre vie c'est un bagage aussi important qu'un éclairage correct où des pneus en bon état. Rien n'est jamais totalement garanti mais, toujours avec vous cet équipement qui n'est pas accessoire, vous aidera peut-être à sortir d'un mauvais pas ou à limiter la casse. En tous cas, si j'ai indubitablement été agressé c'est grâce à ce temps passé dans une salle bruyante qui sent la sueur que je ne suis pas devenu victime.

2 commentaires:

johndeere a dit…

Rooh, tu dis ça parce que t'es énervé !

Rita a dit…

Parfois il y en a qui en mériterait bien une !!!